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" Dans
les lettres que je reçois d’elle,
ce qui me touche le plus…
c’est le post-scriptum "
- Breton - |
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"Quelque
part, quelqu’un…" |
Compagnie
Udre-Olik
11, avenue Chardonnet - 35000 Rennes
E-mail : udrolik@yahoo.com
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Le
poète Henri Michaux est en Avignon du 7 au 22 juillet 2002,
avec le nouveau spectacle de la compagnie Udre-Olik "Quelque
Part Quelqu’un".
C’est
l’histoire d’un homme du genre humain qui, lassé des voyages
sur la lune décide de redescendre sur terre parmi les autres
hommes. C’est l’histoire d’un homme qui choisit Henri Michaux
pour tenter de répondre à une énigme : Qu’est ce qu’un
homme, la somme des actions et des pensées de tous les hommes ?
C’est
un aller simple, un voyage au centre de la chair. C’est un
homme seul, où à deux, en tribu, en grève, en guerre, en discussion
avec son âme. Un acteur et deux musiciens, le voyage peut
commencer…
« Quelque
Part Quelqu’un »
du 7 au 22 juillet 2002 (sans relâche) à 14h15
Plein tarif : 11 €
Théâtre du Funambule
16/18 rue Joseph Vernet
84000 Avignon Tél : 04 90 14 69 29
Site :
www.michaux.udre-olik.online.fr
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Les
voyages de Michaux |
Le
Blanc seul est nu
Dans
Quelques renseignements sur cinquante-neuf années d’existence,
une sorte de résumé autobiographique à la troisième personne,
Henri Michaux écrit qu’il "voyage contre".
Contre qui, contre quoi ? La plupart du temps Michaux
voyagera contre lui-même. Le 11 août 1928, il écrit dans son
"journal de voyage" d’Equateur : "l’auteur,
quoique cardiaque, entreprend l’ascension de l’Atacalzho,
4536 mètres, il ne mange plus, il est malade, et cependant,
c’est lui qui l’a voulu". Dans la préface d’Ecuador,
non sans humour le poète prévient par avance le lecteur :
"Un homme qui ne sait ni voyager ni tenir un journal
a composé ce journal de voyage. Mais, au moment de signer,
tout à coup pris de peur, il se jette la première pierre.
Voilà." Quelques pages plus loin le narrateur se
pose la question essentielle : "Mais où est-il donc
ce voyage ?". Michaux est aux antipodes du "travel
writing" d’aujourd’hui. Sa vision des hommes et des
pays qu’il traverse est sans concession, totalement subjective,
sans tiédeur aucune, honnête jusqu’à la brutalité, mais toujours
avec délicatesse et un petit sourire aux coins des lèvres :
"On parle du Nègre nu. Le Blanc seul est nu. Le Nègre
n’est pas plus nu qu’un scarabée. Et quand on a couché avec
une Indienne, on se demande si on l’a vue. Seulement, entre
deux draps blancs, toutes les races sont nues."
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Je
compte sur toi, lecteur… |
Pour
échapper à l’ennui du voyageur qui le guette en Equateur,
le poète expérimente un voyage artificiel avec l’éther auquel
il consacrera un court essai dans La nuit remue :
"L’éther et l’amour sont deux tentations de l’homme
contre le temps. Le temps est chassé durant les saccades de
la jouissance." En 1934, alors qu’il est en route
pour Lisbonne, Michaux écrit à Jean Paulhan : "Est-ce
que je voyage pour être malheureux ? On le croirait.
Tous ces gens me dégoûtent atrocement. J’ai perdu le truc."
Même si "le truc" n’est plus là, l’auteur
de Plume ne peut se résigner à rester parmi ses semblables
et ne cesse de voyager à travers le monde. Ce sera l’Inde
et la Chine, dont il ramènera le merveilleux Un barbare
en Asie : "l’Anglais se lave fort régulièrement.
Néanmoins il est pour l’Hindou le symbole de la souillure
et de l’immonde. L’Hindou songe difficilement à lui sans vomir."
Quant il ne ressent plus ce besoin "d’expatriation",
Michaux fait des escales dans "la chambre à punaises
qu’il s’agira de trouver dans ce grand Paris". Un
voyage sédentaire où "on trouve aussi bien sa vérité
en regardant quarante-huit heures une quelconque tapisserie
au mur."
En
1984, Henri Michaux fera son dernier voyage, après soixante-deux
ans d’existence : "Ne me laissez pas pour mort
parce que les journaux auront annoncé que je ne suis plus.
Je me ferai plus humble que je ne suis maintenant. Il le faudra
bien. Je compte sur toi, lecteur, sur toi qui va me lire,
quelque jour, sur toi lectrice. Ne me laisse pas seul avec
les morts comme un soldat sur le front qui ne reçoit pas de
lettres. Choisis-moi parmi eux, pour ma grande anxiété et
mon grand désir. Parle-moi alors, je t’en prie, j’y compte."
(Ecuador, 1929).
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Le
site de la Société des lecteurs d’Henri Michaux avec des liens
sur le poète.
http://persoweb.francenet.fr/~maulpoix/Plume.html
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Jean-Luc Bitton
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