Je
referme le livre, « Rhinocéros* », pièce
écrite par Eugène Ionesco, quelques secondes avant que le
métro s'arrête à la station « Gaîté ». Animal-métaphore.
Représentation du fanatisme et de la déshumanisation, de l'irrationnel
et de l’absurde. Flux d'intolérance qui se répand sur la planète.
Simple et unique.
Les
portes du métro s'ouvrent. Flots sortants et flots rentrants
se croisent. Indifférents, des Bulldogs envahissent la rame.
Un flash. Tout ce qui est de l’ordre de l’instantané. Les
portes se ferment. Une image furtive émanant de l’inconscient.
Le métro repart.
« Le
rhinocéros, cette catapulte vivante, cette machine compacte,
en bloc avec sa propre masse qui a pris soin d’édifier
au bout de son nez son propre drapeau et le monument de
sa revendication » [ Claudel – Livre de Job] |
Avec
son « Tueur sans gages », Ionesco nous confie
que « penser contre son temps, c'est de l'héroïsme.
Mais le dire, c'est de la folie ». Fanatismes polymorphes
indélébiles. Guerres [éclaires] contemporaines. Perpétuel
rappel
Nouvelles
croisades de templiers venus de terres impériales où l'individualisme
sauvage est la prééminence économique sur tout
territoire. Penser droit. Penser unique. Pensée du
plus fort. Mort à toute contradiction de peur d’être poussé
vers le versant obscur de la "Force".
Imposer
à des dictatures et régimes intégristes un vision unilatérale
et quasi totalitaire. Il n'y a peu de choix, même plus de
choix. Accepter ce qu'un groupe de cow-boys texans, avides
et mystiques, veut imposer à une planète en plein mutation
depuis la chute du mur de la honte.
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