Stanley
Kubrick réalisait en 1976 son film culte « 2001, odyssée
de l’espace », un conte philosophique sur l’homme et la machine
[ en état d’apesanteur ] - démonstration et prophétie à
l’appui.
Nous avons attendu vingt années pour entrer dans la comparaison
entre 2001 et2001.
On attendait Jupiter. On découvrit Mars à travers les caméras
d’un robot de poche déposé, après un long périple spatial, sur
le sable rouge de la planète de tous les fantasmes extraterrestres.
Nul petit être vert aux yeux rougis, chauve à l’haleine fétide
ne s'est manifesté. Un mythe galactique a pris donc fin.
On
attendait un ordinateur pourvu d’intelligence prêt à rivaliser
avec l’homme [au moins en matière de cruauté]. On dut se satisfaire
d’une immense toile d’araignée connectant des millions d’ordinateurs
tous aussi bête les uns que les autres. On lui donna le nom d’
« Internet » [ Internetional Network ]. Faute
d’être incarné dans la machine, l’intelligence et la connaissance
ont trouvé leur circuit pour se répandre à travers toute la planète.
La fusée du futur n’a jamais quitté le sol. Malgré le nombre
infini de révolutions autour de la Terre depuis le vol précurseur
de Youri Gagarine, la conquête du cosmos n’a été qu’un prétexte
pour observer d’en haut la Terre parce qu’il a toujours été
malaisé de la comprendre d’en-bas.
Juillet 1979, tous les écrans de télévision
retransmirent le petit pas qui fut fatal à l’imaginaire lunaire.
Toute la poétique de Jules Vernes s’évapora. La lune fut envahit
par les humains [ et Neil Amstrong ]. Elle devint depuis
ce jour, un astre banal de la banlieue Terre et bientôt un parc
à touristes.
L’Homme [ générique ] donne le sentiment d’être si bien
au chaud [ effet de serre inclus ] sur la planète Terre.
Pourquoi alors la quitterait-il ? Pourquoi s’engager dans
une balade sur les chemins de l’Infini cosmique quand on se trouve
au seuil de l’Infini cybernétique ? (1). L’apesanteur de la réalité n’oblige pas le
port du scaphandre spatial. L’imaginaire suffit.
L’espace chez Kubrick n’a été que le décor pour dérouler
son raisonnement sur l'évolution de l’intelligence artificielle
prenant le pas sur celle de l’Homme [ toujours générique
] qui aurait failli dans bien des domaines [ cela reste encore
à démontrer ].
Ce
fantasme de la machine pensante existait déjà au XVIIème siècle
[ formulé par Pascal et Liebniz ]. Avec le temps, la puce
électronique et le clone génétique commencent à construire l’image
d’un extraterrestre [ pourquoi pas Intraterrestre ] bien
de chez nous. Partir à la quête d’une intelligence de substitution
aux structures neuromimétiques [ imitation basique du cerveau
humain ]. Cherche-t-on à se satisfaire d’éternel plagiat de soi-même ?
Dans sa morale de fin de film, Stanley Kubrick propulsa Bownan
[ le dernier survivant dans le vaisseau ] dans l’Infini
rédempteur mettant un point final à son histoire et à l’Histoire.
Laissant la question en suspend (2)
mais le fantasme toujours présent.
Il ne plus que quelques mois avant la fin de 2001. Nous pouvons
aller en toute quiétude le film « Blade Runner », référence
à une intelligence humaine sans surprise [ malgré l'interêt
du film ].
Patrick
Damien