Curieuse
école ! Sur les tables traînent des polycopiés, aux murs
des affichettes indiquent les horaires des prochains cours.
Un détail attire pourtant l’attention… Et un détail de taille !
Au milieu de la pièce trône en effet un grand cercueil lustré.
Bienvenue à l’Institut de formation des professions du funéraire.
Créée en septembre 1995, à l’initiative de la Fédération françaises
des pompes funèbres, cet établissement a pour but de former
à tous les métiers de ce secteur d’activité méconnu :
des fossoyeurs aux directeurs de succursales.
Dans
la cafétéria voisine, une trentaine d’élèves plaisantent entre
deux cours, comme si de rien n’était. Une grande majorité
de garçons, quelques filles aussi. « La profession se
féminise beaucoup : nos formations en comptent en moyenne
20 % », note Damien Dutrieux, qui enseigne en ces lieux
depuis 1998. « Dans ce métier, où le relationnel prime,
la sensibilité féminine est de plus en plus mise en avant »,
note Myriam Longevierre, 21 ans, qui, après un bac commercial
et un début de carrière d’assistante maternelle, se prépare
à devenir conseiller funéraire. « Le sens du contact
est en effet primordial : il faut beaucoup de tact, d’attention
et de délicatesse avec les familles », confirme Amandine
Fachaud, 19 ans, qui envisage de reprendre l’affaire familiale
à Fontainebleau. Toutes choses qui ne s’apprennent pas forcément
à l’école !
A
ceux qui pourraient s’étonner de l’existence d’un tel institut.
Méziane Benarab, responsable pédagogique de l’établissement
offre pourtant un argumentaire imparable : « Depuis
l’ouverture du marché funéraire à la concurrence, en 1993,
et la multiplication concomitante des entreprises de pompes
funèbres, une baisse de la qualité des prestations était sensible
car l’habilitation préfectorale était un peu donnée à tout
le monde. Un décret de mai 1995 a mis de l’ordre dans tout
cela, édictant des conditions minimales de capacité professionnelle
des dirigeants et des agents dans le domaine des pompes funèbres.
C’est ce texte qui régi le programme que nous dispensons ».
Une
formation qui porte à la fois sur l’environnement législatif
et réglementaire des cimetières, les consignes de sécurité
et d’hygiène à adopter sur le terrain ou encore des rudiments
de théologie mais aussi la psychologie du deuil (exercices
pratiques à la clef avec des reconstitutions d’inhumations
en présence de comédiens simulant des parents éplorés)… « pour
appendre à gérer l’émotion ».
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