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Essaouira, pour quelques pierres de plus
par J-L. Bitton
Le 24 juin 2000 - Sommes allés visiter hier une maison à vendre à 10 kilomètres de la ville. Petite maison traditionnelle avec cour intérieure aux murs crénelés, adossée à un marabout, à flanc de coteaux, dominant un paysage biblique vallonné et parsemé d’oliviers et d’arganiers au milieu desquels pâturent paisiblement quelques chèvres et moutons. La maison possède un terrain constructible. Plus bas, l’oued avec des lauriers roses et des palmiers. Journée magnifique, sans vent. Beaucoup de monde sur la plage, que des Marocains, comme le dit avec justesse Christian : on a la sensation physique d’être un étranger, mais ils ne nous font pas le sentir, et puis, ajoute-t-il, j’ai toujours eu le sentiment d’être un étranger partout. Je partage ce sentiment. Certains jeunes Marocains ont un corps superbe. Je m’arrête pour observer un groupe qui effectue des acrobaties sur le sable, enchaînant roues, sauts périlleux avant et arrière sur une centaine de mètres sans s’arrêter. Je me sens comme un vieillard impotent à les regarder. Observé également les surfeurs glisser en haut des vagues, frustré de ne pas être avec eux. Si je vis ici une partie de l’année, une remise ne forme s’impose…quelques mois suffiront tant ma motivation est grande ! J’atteins l’âge critique où si on commence à se laisser aller, c’est le début de la fin. Ma première expérience de hammam, celui où Orson Welles avait ses habitudes pendant le tournage d’Othello était encore réservé aux femmes. Aidé par Adi, nous nous rabattons sur un autre, nous sommes les seuls européens. Aucun touriste n’a dû franchir le seuil de cet endroit. Hammam populaire, des enfants et des adultes se savonnent mutuellement et vigoureusement, allongés sur le carrelage brûlant. La sensation d’être dans un four, le principe est le même d’ailleurs. Je refuse les services du masseur, ayant eu une expérience traumatisante au Népal. Peu de temps après, vengeance ou chose habituelle, il me verse sur le corps un seau d’eau brûlante, choc thermique assuré…A la sortie, nous restons dans le hall, assis sur un banc en bois à discuter en attendant que nos corps se refroidissent. J’ai le cœur battant comme si j’avais fait un effort violent.
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