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« 2001 n’est pas 2001 »

« Parfois je pense que nous sommes seuls dans l’univers et parfois je pense que non. Dans les deux cas cette idée me fait chanceler. » - Arthur C. Clarke (scénariste de « 2001, Odyssée de l’espace »)

Stanley Kubrick réalisait en 1976 son film culte « 2001, odyssée de l’espace », un conte philosophique sur l’homme et la machine [ en état d’apesanteur ] - démonstration et prophétie à l’appui.
Nous avons attendu vingt années pour entrer dans la comparaison entre 2001 et2001.
On attendait Jupiter. On découvrit Mars à travers les caméras d’un robot de poche déposé, après un long périple spatial, sur le sable rouge de la planète de tous les fantasmes extraterrestres. Nul petit être vert aux yeux rougis, chauve à l’haleine fétide ne s'est manifesté. Un mythe galactique a pris donc fin.

On attendait un ordinateur pourvu d’intelligence prêt à rivaliser avec l’homme  [au moins en matière de cruauté]. On dut se satisfaire d’une immense toile d’araignée connectant des millions d’ordinateurs tous aussi bête les uns que les autres. On lui donna le nom d’ « Internet » [ Internetional Network ]. Faute d’être incarné dans la machine, l’intelligence et la connaissance ont trouvé leur circuit pour se répandre à travers toute la planète.

La fusée du futur n’a jamais quitté le sol. Malgré le nombre infini de révolutions autour de la Terre depuis le vol précurseur de Youri Gagarine, la conquête du cosmos n’a été qu’un prétexte pour observer d’en haut la Terre parce qu’il a toujours été malaisé de la comprendre d’en-bas.

Juillet 1979, tous les écrans de télévision retransmirent le petit pas qui fut fatal à l’imaginaire lunaire. Toute la poétique de Jules Vernes s’évapora. La lune fut envahit par les humains [ et Neil Amstrong ]. Elle devint depuis ce jour, un astre banal de la banlieue Terre et bientôt un parc à touristes.

L’Homme [ générique ] donne le sentiment d’être si bien au chaud [ effet de serre inclus ] sur la planète Terre. Pourquoi alors la quitterait-il ? Pourquoi s’engager dans une balade sur les chemins de l’Infini cosmique quand on se trouve au seuil de l’Infini cybernétique ? (1). L’apesanteur de la réalité n’oblige pas le port du scaphandre spatial. L’imaginaire suffit.

L’espace chez Kubrick n’a été que le décor pour dérouler son raisonnement sur l'évolution de l’intelligence artificielle prenant le pas sur celle de l’Homme [ toujours générique ] qui aurait failli dans bien des domaines [ cela reste encore à démontrer ].

Ce fantasme de la machine pensante existait déjà au XVIIème siècle [ formulé par Pascal et Liebniz ]. Avec le temps, la puce électronique et le clone génétique commencent à construire l’image d’un extraterrestre [ pourquoi pas Intraterrestre ] bien de chez nous. Partir à la quête d’une intelligence de substitution aux structures neuromimétiques [ imitation basique du cerveau humain ]. Cherche-t-on à se satisfaire d’éternel plagiat de soi-même ?

Dans sa morale de fin de film, Stanley Kubrick propulsa Bownan [ le dernier survivant dans le vaisseau ] dans l’Infini rédempteur mettant un point final à son histoire et à l’Histoire. Laissant la question en suspend (2) mais le fantasme toujours présent.

Il ne plus que quelques mois avant la fin de 2001. Nous pouvons aller en toute quiétude le film « Blade Runner », référence à une intelligence humaine sans surprise [ malgré l'interêt du film ].

Patrick Damien


(1)> Le mot « Cybernétique » trouve on origine étymologique dans le terme grec signifiant « gouvernail » [ instrument permettent de diriger un navire ]. La cybernétique a largement inspiré les domaines de l’informatique [ Internet ] et de la biologie [ génétique ]

(2)Steven Spielberg vient d’achever la réalisation du film A.I (Artificial Intelligence ) dont Kubrick avait rédigé les sept premières moutures du scénario initial [ une suite à 2001, odyssée de l’espace ? ]

photos : DR

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