"L'homme
qui en faisait trop"
On
nous avait promis un film grand spectacle et gros budget sur
la success-story d’un frenchie débarquant à Hollywood. Une
histoire simple à faire pleurer.
Rien
ne lui faisait peur et tout lui réussissait. Fambloyant, il
était adulé par ses pairs. La presse le couvrait d’éloges.
Il en a profité dépassant les limites de la bienséance admise.
Il s’est enfermé dans son rôle de demi-dieu conquérant. Mais
malheureusement le film a crevé le budget prévu
dans une proportion gigantesque. Le scénario a perdu de sa
crédibilité. L’histoire s’est effondrée. L’acteur vedette
est sorti les limites de son rôle. La production faisait grise
mine. D’un coup tout a basculé. Réalité et fiction
se sont mélées pour ne faire plus qu'une
On
nous servira un téléfilm pathétique de série B sur la gloire
perdue d'un héros promu à toutes les divinités.
Comme dans une histoire sur les clans de la mafia italo-new
yorkaise, il fut exécuté par les siens pour
avoir par sa mégalomanie indisposé
ses proches et dilapidé la fortune qui lui avait été
confiée.
Avec
une salaire colossal, un appartement new-yorkais au loyer
exorbitant, un train de vie démesuré et une médiatisation
excessive, Le Magnifique comme Icare a vu ses ailes
de la renommée fondre sous la chaleur du soleil des illusions.
Dénudé, toute brillance s'estompa en un instant
et la chute programmée fut inévitable. Avec ou sans
parachute, la réponse dans les prochains épisodes.
Il
voulait être roi dans le royaume de l’Hollywood, il ne fut
que le valet, aujourd'hui en disgrâce, de financiers
omniprésents dans les affaires de la planète.
La
boite à rêves ne fait plus recette, alors il fut renvoyé sur
la terre des réalités. Game Over. Nenni ! Le jeu vidéo
n'est pas la vie ( a contrario d'une publicité vantant
le produit à la forme de cube d'une entreprise japonaise
en multimédia).
Et
les 381 000 "d'en-bas", acteurs malgré
eux, attendent angoissés, le dénouement de cette
histoire qui pourrait changer radicalement leur vie... Elle,
bien réelle. [
à suivre ]
Lorsque
Jean-Marie Messier écrivait dans son livre J6m.com que
"quand on est nommé à la tête d’une entreprise,
petite ou grande, on sait que l’on est révocable ad
nutum, c’est-à-dire à tout moment sur simple décision
du conseil d’administration. On est payés pour ça. Et
bien payés. Les indemnités spéciales – ces "golden
parachutes" qui défrayent la chronique – ne justifient
donc pas, selon moi, pour les mandataires sociaux. Mon
contrat ne prévoit aucune clause de ce genre. Et je
m’engage vis-à-vis de mon conseil d’administration à
ne jamais en négocier. On ne peut pas avoir le beurre
et l’argent du beurre : des stock-options pour
se constituer un patrimoine et un parachute au cas où
cela tournerait mal. Il faut être cohérent. Dieu sait
si je suis partisan de donner aux dirigeants la possibilité
de s’enrichir mais qu’ils en assument les risques."
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par
Awat
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